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CCMMEP : Un nouveau départ ?

Publié le 16/06/2022

Lors de la première réunion du CCMMEP depuis la formation du nouveau gouvernement, ont été abordés les sujets de la nécessaire revalorisation des enseignants, la formation des entrants dans le métier, et d’autres points d’actualité.

Le Comité ministériel des maîtres du privé du 15 juin a été ouvert par le directeur de cabinet du nouveau ministre de l’Éducation. Jean-Marc Huart a assuré que sa présence marquait symboliquement l’importance que le ministre accorde à l’enseignement privé. Les représentant∙es de la Fep-CFDT ont rappelé dans leur propos liminaire, ce qui pouvait parfois être considéré comme un manque de considération. L’absence criante des membres du cabinet lors de la plupart des réunions du CCMMEP durant les deux mandats écoulés dénote le souhait du ministère de minimiser la dimension politique de notre instance. En l’attente d’une réponse du ministre à sa demande d’audience, la Fep-CFDT a fait état de ses revendications pour les personnels de l’enseignement sous contrat.

Mesures de revalorisation

Rattrapage salarial, égalité privé-public, dé-précarisation des maîtres délégués, le manque d’attractivité de notre métier, en bonne place dans l’actualité nationale, a été le point central de la suite de notre intervention. Les « mesurettes » prises jusque-là concernant la classe exceptionnelle ou la prime d’attractivité ne pouvaient à aucun moment être des arguments d’une politique volontariste et d’une réflexion de fond du ministère sur le sujet. M. Huart a affirmé que des mesures de revalorisation étaient à venir. La CFDT attend un véritable plan pluriannuel.

Adaptation de la formation des entrants dans le métier : la Fep-CFDT vote contre

Voter contre un texte de loi n’est pas anodin : c’est l’affirmation forte d’une orientation politique. Le projet d’arrêté fixant les modalités de formation des maîtres contractuels et agréés à titre provisoire a ainsi recueilli le rejet complet de la délégation Fep-CFDT car il vient accentuer la dégradation de la formation des collègues qui entrent dans le métier. Installant les titulaires d’un master Meef et les personnels justifiant d’une expérience professionnelle d’enseignement sur des postes à temps plein, il n’introduit qu’un simple crédit de 10 à 20 jours de formation dans le cadre de la construction de parcours adaptés, construits par des commissions académiques non paritaires. Or, le besoin en formation didactique et les lacunes que pourraient avoir des collègues entrant dans le métier sans formation initiale rendent dérisoire ce crédit d’heures, dont même l’appellation est sujette à questionnements.

La Fep-CFDT salue la création de ces commissions académiques chargées d’établir les parcours adaptés et les modules à inclure dans les dispositifs individualisés, mais déplore le manque de moyens attribués par le ministère à la vérification de la conformité des formations dispensées par les organismes de formation du privé avec les compétences attendues dans le référentiel de 2013. Comment laisser le ministère inscrire dans un texte réglementaire que les Isfec devront former à l’égalité filles-garçons et à la laïcité dans le respect des textes officiels, quand, chaque jour, celui-ci se montre incapable de vérifier le travail des organismes de formation dans le cadre du conventionnement qui le lie à Formiris ? Un manque de réalisme qui a aussi mené la Fep-CFDT à rejeter ce texte. L’État ne doit pas faire l’économie d’une formation de ses personnels véritablement conforme aux valeurs de la République.

Le reste des débats a porté sur l’évaluation des stages des contractuels en année provisoire, ou encore sur la désignation des tuteurs et tutrices chargé·e·s d’accompagner ces derniers.

Pour des CHSCT dans le privé

La Fep-CFDT a ensuite redit sa volonté de voir naître des Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) académiques pour les enseignants du privé sous contrat comme ceux-ci peuvent exister pour les collègues du public. La qualité de vie au travail de tous les agents passe par la prise en compte de leur réalité de travail et leur protection de toutes dégradations potentielles. Il est indispensable que les organisations syndicales du privé sous contrat soient associées, avec leurs homologues du public, à toutes les concertations à venir concernant le système éducatif.  

Autres sujets abordés, et sur lesquels la Fep-CFDT a porté une voix forte : place des maths au lycée, accueil des enfants